Des « Histoires Naturelles » à Tournai

195 années de société savante, de recherche et d’étude, à collecter les merveilles du monde vivant. Une révolution, deux guerres, les générations passent et le musée, leur musée, leur survit.

3,8 milliards d’années de vie sur Terre et tant de traces, tant de pattes et d’ailes, plumes et pelages, écailles et carapaces. De l’éléphant centenaire au papillon de quelques jours, chaque vie est unique, chacune a son histoire.

Ces 26 et 27 mai, à 18h, nous vous convions à une plongée dans le temps comme nous en raffolons. Ça va se passer au plus ancien musée d’Histoire naturelle, à Tournai, un petit bijou à découvrir. On vous y retrouve ?

Tout public à partir de 12 ans
Durée : 1h15 environ
Entrée : 9€/personne
Réservation obligatoire au +32 69 33 23 43 ou via musee.histoire.naturelle@tournai.be )
Dans le cadre de l’opération « Conte au Musée » de la Fédération de Conteurs professionnels

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Une étincelle de fierté

Notre « Schmerling. Une étincelle de lumière » a reçu le prix du meilleur court métrage aux RAN (Rencontres d’Archéologie de la Narbonnaise).

« Notre » : ce petit film en théâtre d’ombres a été réalisé avec Roxane Ca’Zorzi, au sein de notre Cie De Capes et de Mots ; et avec l’équipe de Smala Cinéma, Axel Coméliau, Deborah Benarrosch et Patrick Taliercio.

Il est visible au Musée du Malgré-Tout, pour lequel il a été créé, dans le cadre de l’opération « Un futur pour la culture » de la FWB, et sur notre site.

Il y a évidemment le plaisir de participer à ce bel évènement, dans un cadre splendide (le Palais-Musée des Archevêques), d’expositions en conférences, à parler de sujets passionnants avec des festivaliers qui le sont tout autant. Et puis, au moment de voir notre propre travail apparaître à l’écran, il y a l’émotion d’entendre évoquer Schmerling, 185 ans après sa mort, parmi ses confrères archéologues. Il y a deux ans, je n’avais jamais entendu prononcer son nom. C’est donc un modeste hommage, plein d’admiration et de reconnaissance.

Char à voile

Course de chars à voile. Scheveningen, 1608. Wikimedia Commons

Une équipe de football prend l’avion pour parcourir moins de 500 km. Questionné sur cet “incivisme climatique”, l’entraîneur lâche : “on envisage le char à voile”. Et moi, de l’autre côté de la radio, je relève le nez : le char à voile, mais quelle bonne idée !

Las, c’était un sarcasme. “Beati pauperes spiritu”, soupire un pirate bien connu sur un bateau en train de couler. Simple d’esprit je suis peut-être. Mais je trouve, moi, que bon nombre de comportements témoignent surtout d’un manque criant d’imagination.

Le football, ce n’est pas mon truc, par contre j’aime la toponymie. A travers mon quartier passe une “rue Stevin”, en l’honneur de Simon Stevin, comptable-mathématicien-mécanicien-ingénieur des 16e et 17e siècles, l’un de ces brillants esprits, curieux de tout, capable de se pencher tant sur les lois de l’astronomie que sur celles de la linguistique flamande.

Monsieur Stevin s’intéressa donc aux chars à voile. Le sien pouvait embarquer une trentaine de personnes et les conduire par la plage, de Scheveningen à Petten (80 km), en deux heures, par la seule force du vent. Un bus éolien en 1600, une navette plus rapide que le cheval – et que pratiquement tous les véhicules bruxellois actuels.

De nos jours, quand on évoque le char à voile, il ne s’agit que d’un sport coûteux, qui, pour sympathique qu’il soit, ne résout rien en terme de mobilité. Mais pourquoi faut-il donc que les véhicules les plus amusants soient cantonnés aux loisirs ? Cela revient à demander pourquoi les cyclistes du dimanche se muent presque toujours en automobilistes du lundi matin.

Bien souvent, le secteur touristique vante et vend comme une expérience unique et ludique le fait d’emprunter des moyens de transport atypiques : cuistax, téléphérique, draisine, rikshaw, embarcations en tous genres, etc. Il est étonnant de voir à quel point on néglige le potentiel “utilitaire” de ces engins, sous prétexte qu’ils ne peuvent se généraliser à l’ensemble des situations. Mais si la gondole et le vaporetto ne sont pas transposables à Bruxelles, ils constituent un des charmes de Venise en même temps qu’une solution parfaitement adaptée à cette ville. Imaginerait-on d’y imposer nos sacro-saintes bagnoles ?

Le char à voile de Simon Stevin s’adaptait bien au littoral des Provinces Unies. Que ne pourrait-on en faire, avec les matériaux actuels ? Et quels ingénieurs-mécaniciens un peu fous, un peu “simples d’esprit” peut-être, développeront, dans nos villes et nos campagnes, des transports aussi ludiques, efficaces et emblématiques ?

http://www.charsavoile.com/histoire.htm
https://fr.wikipedia.org/wiki/Simon_Stevin